Je viens de finir
The Expanse 4 : Le feux de Cibola
En préambule, je tenais à réviser mon jugement sur le précédent tome : il était quand même franchement chiant au final
Ce tome 4 continue donc sur l'ouverture laissée : les humains ont désormais accès à des milliers de planètes via les portes des étoiles/anneaux. Alors que l'idée était de faire de la petite exploration pépouse pour essayer de voir ce qui peut être colonisé ou pas, si on ne risque pas de toute faire péter en y allant, un groupe de ceinturien réfugié de la guerre de Ganymède (cf tome 2) a foncé et s'est posé sur la première planète habitable trouvée Illus et a décidé de monter sa colonie. Sauf que la planète est bourrée de Lithium, possède des ruines extraterrestres et qu'une grande compagnie, la RCE obtient des Nations Unis son exploitation.
Comme on pouvait s'en douter, quand la RCE arrive sur place, les choses dégénèrent assez vite. Au point que Fred Johnson pour l'APE et AVasarala pour les Nations Unis envoient James Holden en tant que médiateur sur la planète. OUi, on envoie le mec à l'origine des 2-3 derniers conflits armés des dernières années faire de la pacification. Bonne idée !
Le niveau de ce tome est supérieur au précédent : en le relisant, je me suis quand même dit que je m'étais bien fais chier les 300 première pages du précédent en comparaison. Ce n'est néanmoins pas la folie furieuse et il accuse quelques problèmes.
Comme à son habitude, la série est divisée en plusieurs protagonistes :
- Holden, comme d'hab
- Elvi, l'exobiologiste envoyée par la RCE qui me fait penser un peu à Altaïr dans son côté "vive la science hardcore avant tout". Parce qu'elle Elvi, elle kiffe la science à mort ! Le personnage n'est pas inintéressant en soi mais varie trop dans les extrêmes, perdu entre la midinette amoureuse au début puis la Madame Je-Sais-Tout ensuite. Je pense qu'elle aurait gagnée à se retrouver un peu plus entre les deux.
- Basia, l'un des ceinturien colon qui essaye de protéger sa famille. Ce qui le pousse à faire de grosses conneries aussi. On l'a déjà croisé dans le Tome 2, c'était l'ami de Prax dont le fils Katoa était retrouvé mort lorsqu'ils cherchaient Mei. Depuis, Basia essaye de sauver sa famille à tout prix : motivation intéressante mais parfois un peu casse-couille, on a compris que ta file était ton bébé et que tu voulais pas la laisser crever, merde !
- Havelock, le chef de la sécurité du vaisseau de la RCE, second dans la sécurité globale de la planète pour la RCE. Croisé lui aussi précédemment puisqu'il s'agit de l'ancien coéquipier de Miller, vu dans le tome 1. Personnage intéressant, tiraillé entre ce qu'il pense être juste et des ordres contradictoires de ses supérieurs.
-Bobbie et Avasarala en guest sur le prologue et l'épilogue (rien de foufou, dans les deux cas, elles sont juste à manger :p)
L'intrigue se découpe en deux parties : une sur Illus qui se raproche du western post-apocalyptique type Mad Max avec Holden, Amos, Elvi, Basia (pour moitié) et Murtry, chef de la sécurité de RCE, l'autre dans l'espace avec Basia, Havelock, Naomi et Alex qui se rapproche là de la bataille spatiale.
Dans les points positifs, j'ai trouvé que le découpage entre personnages était bon. Chacun apporte réellement un point de vue différent et les intrigues se répondent toutes. Au contraire des précédents où tout le monde évoluait de son côté avant de se rassembler au final (ce qui était un peu confusant dans le 2, pas toujours simple de passer de l'action sur Ganymède à l'intrigue politique des Nations-Unies), ici chaque intrigue se répond.
Par exemple, ce que demande de faire Holden a Naomi un chapitre est vu dans le chapitre suivant par les yeux d'Havelock. Il y a une continuité que j'ai trouvé appréciable, ça change des précédents.
La saga est toujours dans la science hardcore et ça fait plaisir. Il faut 70 jours pour apsser des anneaux à Illus, et bien Holden met 70 jours. Naomie, ceinturienne ayant toujours vécue en gravité réduite ne peut pas descendre sur Illus parce que la gravité est trop importante et elle n'a pas les os/muscles pour, etc. Ce sont des petits d&étails mais qui rendent vraiment le tout crédible.
L'intrigue spatiale est bien. C'est tendu à souhait tout du long, chaque action amène un nouveau rebondissement inédit, on est sur quelque chose de sympa.
Sur Illus, c'est du réchauffé et du déjà-vu ailleurs. Ce n'est pas mauvais et ça se lit sans déplaisir mais on enfile les clichés du genre et les rebondissements multiples finissent par devenir un peu trop fréquent et nombreux pour être crédible, d'autant qu'ils sont souvent déconnectés les uns des autres, arrivant comme de par hasard et repartent aussi vite qu'ils sont arrivés, sans réel conséquence. Parfois même, leur écriture est un peu lourde et on insiste tellement sur certains éléments en amont qu'on voit tout de suite où on arrive. C'est dommage, je pense que le roman aurait gagné en taillant un peu dans le gras de certaines péripéties (mais au risque de déséquilibrer la partie spatiale qui elle l'était plus)
Autres points négatifs : l'intrigue extraterrestre/protomolécule n'avance pas et on nous ressert la même chose que l'épisode précédent et la politique est extrêmement réduite. Là où, dans le précédent tome, on avait toujours un trio mars/terre/APE (même si ça s'était asssez dilué), on en revient ici à des gentils bien identifiés, un méchant vraiment pas gentil, la grosse compagnie vs les petits immigrés, bref, on perd en subtilité.
Autre point : si j'ai apprécié le regroupement des intrigues, il faut avouer que pour une série qui venait de s'offrir l'univers la fois précédente, on est dans un environnement encore plus réduit et peu exploré. Même si c'est pleinement justifié par le dernier chapitre, on a un peu l'impression de gâcher du potentiel en se concentrant sur un seul monde.
Dernier point : on repart encore à 0 avec un paquet de nouveaux personnages en partie "jetables". Si la série commence à les relier aux tomes précédents (Basia avec Prax, Havelock avec Miller), ça commence un peu à manquer de liant entre les tomes, hormis l'équipe d'Holden. On passe du temps à les découvrir pour se rendre compte qu'on ne les reverra plus ensuite. Ce qui est dommage, c'est qu'ils reposent souvent sur les mêmes archétypes : Havelock rappelle Bull, le chef de la sécurité du précédent, ou Bobby, Basia à les mêmes motivations que Prax, Elvi la scientifique rappelle Prax les autres moments, Murtry rappelle un peu Clarissa ou tous les méchants Protogène des premiers épisodes. Bref, on des archétypes qu'on retrouve à chaque roman mais par de nouveaux personnages, la saga pourrait s'appuyer un peu plus sur ces acquis je pense. La présence de Bobbie et Avasaralla laisse espérer leur retour ce qui irait dans ce sens.
Bref, il y a du bon et du moins bon, c'est moins longuet que le précédent mais on perd un peu en profondeur. Cela reste très sympa à lire, j'ai passé un bon moment malgré les défauts que j'ai cité.
Pour ceux qui ont vu la saison de la série :
Je suis content pour vous, pas moi
De ce que j'ai vu du trailer néanmoins, il y a l'air d'y avoir des intrigues hors Illus : soit ce sont des intrigues inédites, soit ils ont avancés celles du tome 5 comme il avait pour la première saison avec celles du tome 2, je ne saurais juger.