Asterix et la Transitalique

J'avais deux tomes de retard sur les Asterix, c'est comblé.
Après Le Papyrus de Cesar que j'avais trouvé assez décevant, j'avais un peu peur que celui-ci ne soit finalement qu'une resucée du Tour des Gaules, version Italie. Si l'on a parfois un peu l'impression d'y arriver, le scénario est suffisamment malin pour éviter la redite.
On est toujours assez loin des grandes heures d'Astérix mais ça reste très plaisant à lire, le cahier des charges anachronismes/références/humour est bien rempli par Ferri et l'ensemble est fluide, ça se lit bien.
Conrad continue sa copie du style Uderzo et si ça passe sur 95% des cases, on sent toujours, autour détour d'une attitude d'un personnage un peu étrange sur une case qu'il n'égale pas Uderzo sur ce style là.
Bref, un Astérix plutôt bon.
La ville de vercingétorix

Comme le précédent, l'album sentait beaucoup la redite, cette fois avec Astérix et les Normands où Astérix devait garder le fils d'un ami du chef de village qui était le jeune classique de 1968 et "La Rose et le Glaive", tentative d'Uderzo d'apporter le féminisme chez Astérix. Autant dire que le pitch "Astérix doit garder la fille cachée de Vercingétorix qui est une ado des années 2010", ça pouvait faire peur, et je trouve un poil dommage que les derniers albums laissent cette première impression de déjà vu.
En pratique, fort heureusement, il n'en ai rien et c'est même une plutôt bonne surprise. L'épisode va dans des directions assez inattendues pour la série, reléguant même Astérix et Obélix un peu en arrière plan. Outre les problématiques liées à la place de la femme (c'est dans l'air du temps), l'album aborde aussi les questions de filiations et d'héritage, de liberté de choix par rapport aux parents et c'est vraiment bien fait. L'épisode fait également la part belle à quelques nouveaux personnages (dont les fils de Cetaumatix et Ordralphabetix, le "gang" de la fille de Vercingetorix) et mets en avant des personnages qui n'en avait pas l'habitude (les pirates, absolument fabuleux dans leurs scènes qui dépassent pour une fois les 4 cases).
Bref, j'aurais pas parié dessus mais ça a été une bonne surprise. Ferri et Conrad commencent à vraiment bien maîtriser la bête, j'ose espérer que Papi Uderzo a lâcher un peu la bride (ou du moins, ils réussissent à tirer le meilleur parti de leur contrainte). Pas encore le bon gros coup de fouet qu'Astérix mérite (je pense qu'on peut attendre longtemps) mais il se redresse.
Startup Generation

J'aime beaucoup Marc Dubuisson : je suis régulièrement ses strips sur les internets, je prends toujours autant de plaisir à relire de temps à autre la Nostalgie de Dieu : bref, je like à mort (comme le dise les djeuns vieux)
Il a sorti cette année Startup Generation, recueil de strip sur la vie dans une startup. Je ne sais pas si c'est parce que j'en avais déjà vu passer une partie sur internet ou pas mais je l'ai trouvé assez peu inspiré. Que l'on soit clair, certaines planches sont à hurler de rire mais elles sont assez rares et l'ensemble décroche un sourire mais pas tellement plus. On a parfois un peu de recyclage dans les gags, d'autres qui sombrent dans la facilité : c'est décevant, connaissant les capacités du bonhomme. Après, on ne peut pas tout le temps faire mouche mais je suis un pue déçu.
Amour, Djihad et RTT

Je vous ai dit que j'aimais beaucoup Marc Dubuisson ?
C'est l'autre album qu'il a sorti cette année. Ici, on suit une administration quelconque dan laquelle l'un de ses membres s'est radicalisé en regardant des vidéos sur les réseaux sociaux. Très vite,ça vire à la prise d'otage et BFM annonce au moins 18 millions de morts.
Globalement, il est mieux que l'autre cité plus haut. Plus construit (même si le fil rouge est léger), le nombre de planches faisant mouche est également plus important, la caricature est aussi plus prononcée : bref, c'est drôle et c'est ce qu'on lui demande.
Peut-être pas le meilleur mais on passe un bon moment.