Le cinema de grand papa

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chevrere
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Re: Le cinema de grand papa

Message par chevrere » 15 janv. 2022 16:47

Hors sujet : Je vois la fin de la route et je n'ose me retourner pour ne pas sombrer

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J'aime pas la mort, aurait dit Dominique Pinon. J'aime pas 2022 aussi.

Inutile de lire ce post, j'ai juste besoin d'écrire, c'est tout, d'exister une seconde en cet instant où Jean Jacques est décédé... putain, c'est dur... pourquoi ?

Car mon premier ticket de cinéma acheté, c'est Diva de Beineix, mon premier film français et un vrai coup de coeur à l'époque. Pas le meilleur des films... et ma mère me regardant avec incompréhension lorsque je lui en parlais... pourquoi Diva, pourquoi ce film dans cette salle vide... pourquoi allez voir ça à un âge où on privilégiait les films d'action à grand spectacle... Le cinéma français, personne ne va voir ça.

Pourtant, à chaque fois, j'étais là. Je ne sais pas... J'ai toujours été là pour Beineix, pour Rosalie, Betty Blue (même si je n'avais pas le droit à mon âge) , la lune, IP¨5, même Mortel Transfert j'étais là. Et même si les films n'étaient pas parfait, je m'en foutais, je voyais une évidence, je retrouvais le cinéma
et Jean Jacques Beineix.

Du coup, pas facile, même si on espérait plus un retour depuis longtemps, de le voir partir. Il n'y aura plus de Beineix au cinéma, simplement.

Et la génération du look persiste sans lui avec l'excellent Carax... Beineix n'était pas le meilleur, il était mon premier souvenir au cinéma, ce premier instant où j'ai saisi une idée de mise en scène et compris sa signification, où j'ai appris à lire un film au-delà des images. Alors, je ne les classerais pas, je ne les conseillerais pas, j'en parlerais peut-être, avec du bleu, du jaune, du rouge sang, avec tristesse, avec dépit... ou je finirais comme Betty, fou de mon incapacité à aller plus loin, fou d'un monde qui avance trop vite pour moi, tournant et fonçant à une vitesse telle que je perds pied pour envisager ma propre chute.

Et puis je chuterais et je ne me relèverais pas... et je repenserais surement à Diva, à l'imprévu d'une trajectoire, à l'importance de l'inattendu.
Beineix n'est pas un grand cinéaste, je le sais. Mais il est celui qui m'a montré ce que signifiait aimer le cinéma.
Merci pour ça. C'est tout.

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